Eva Jospin travaille le carton, médium rarement utilisé, pour créer des œuvres sous forme de haut-relief avec la même patience que le tailleur de pierre qui façonne volume et perspective. De l’épaisseur de la planche de carton recyclé apparaît le motif du sous-bois, de la forêt dense. L'usage de ce matériau, peu coûteux et disponible en masse, est d'abord une occasion pour l'artiste de faire réfléchir sur les contraintes économiques imposées par la production de toute œuvre d'art.
Dans un long travail d'assemblage, elle superpose et colle les différents morceaux de carton préalablement coupés pour construire, dans un jeu de volumes, des portions de « forêts » extrêmement denses.
Ses Forêts évoquent des lieux de quête et de connaissance, comme celles des contes et des récits traditionnels qui ont façonné l'imaginaire collectif et les croyances.
Eva Jospin cherche ainsi à provoquer, par des œuvres frontales et immersives, la contemplation mais également un retour à la propre intériorité du spectateur, à la stimulation de son imaginaire.